Barcelone - Montréal m'attend

Bonjour,

 J'ai écrit ce message dans l'avion mais je n'ai pas pu l'envoyer avec l'internet de l'avion. Alors le voici.

 

Je suis dans l’avion, en train d’écrire le dernier message. Malheureusement, je ne sais pas si je vais réussir à l’envoyer d’ici parce que j’ai le wifi mais… pas de courant! Quelques dernières réflexions rapides parce que je voudrais envoyer à partir de l’avion avant que mon ordinateur s’éteigne.

 La température! Hier soir, on a entendu de la pluie, pour la première fois depuis presque trois mois. C’est presque réjouissant.

Un petit mot sur la température à Barcelone. Au début, nous étions absolument enchantés. À notre arrivée, il faisait 20°C à midi et nous sommes rarement descendus en dessous de 12-13°C à midi. Les derniers temps, nous avons plutôt eu des températures autour de 18°C, et je sais qu'il a fait plus chaud à Montréal la semaine dernière qu'ici. Mais cela devient un peu monotone à la longue. La température est restée la même du mois de février au mois d'avril, et on se met à rêver d'une bonne journée de pluie ou même de neige car la température ne varie pas beaucoup. Par ailleurs, comme il ne pleut pas, il y a beaucoup de poussière dans l'air et beaucoup de pollen. La saison du pollen à Barcelone, qui varie entre pollen des arbres, pollen des fleurs, etc., s'étend de février à novembre, pour vous donner une idée. Nous sommes un peu allergiques au pollen que l’on ne connait pas, particulièrement celui du platane, surtout le jardinier qui a passé des nuits à tousser.  Et par ailleurs, qualité de l’air est mauvaise (128 particules comparé à 35-40 à Montréal. La pluie devrait aider.

Les regrets

Je vais regretter la température stable et le soleil tous les jours, certainement. 

Et je vais regretter les allers-retours à bicyclette matin et soir sur une super piste cyclable avec de la verdure des deux côtés plutôt que de grosses chaines de trottoir.

Je vais regretter le quartier de Gracia – et d’autres quartiers – où les piétons sont rois. C’est vraiment très agréable.

Je vais regretter les poires, excellentes. ET mes virées au marché. C'est là que j'ai compris que pour moi, faire les courses est une activité sociale, au moins autant qu'une activité économique ou utilitaires.

Je vais regretter de ne pas avoir fait certaines choses. Comme m’intéresser plus à la société et à la politique. Il y a une élection en Espagne dans deux semaines et je n’en connais pas beaucoup plus qu’à mon arrivée. Et quand ma copine m’a demandé des questions simples comme sur le salaire minimum ou l’aide de dernier recours, je ne savais pas. Bref, j’étais un peu hors société, occupée à mes recherches et dans un « cocon » avec le jardinier et la visite.

Bref, j’en savais très peu sur plein d’aspects de Barcelone et je n’ai pas appris autant que j’aurais dû.

Je vais regretter les rues sans cônes orange! J'en ai quand même trouver quelques-uns les derniers jours mais ils utilisent plutôt des bornes blanches et rouges.





La langue

La question de la langue est très intéressante car cela nous donne une idée de l'expérience que ferait quelqu'un qui arrive à Montréal sans aucune connaissance du français. Nous sommes arrivés à Barcelone avec peu ou pas de connaissance du catalan. Or, tout l’affichage public est en catalan et, la plupart du temps, tout est en catalan au marché, sans traduction. Nous sommes donc dans une situation un peu particulière où tout le monde parle espagnol, et donc on peut s'exprimer en espagnol, mais l’espagnol des Catalans est quand même un peu différent. J'ai remarqué que les immigrants -- il y a ici beaucoup d'immigrants latino-américains -- ne semblent pas apprendre le catalan. Quand j'ai demandé à un ouvrier qui est venu ici s'il parlait catalan, il m'a répondu "non, je viens de Colombie". Donc, quel est l'incitatif à apprendre le catalan ? En fait, le seul véritable incitatif est de pouvoir tout comprendre quand on va au supermarché, au marché, dans les commerces, etc. Mais dans les grands magasins, les deux langues sont présentes. Cela donne une idée de ce qui se passe pour un immigrant qui arrive à Montréal et qui parle anglais, où la plupart des gens peuvent lui répondre en anglais. Ceci dit, c'est également le cas ici, où la plupart des gens peuvent nous répondre en anglais, voire en français. Mais c'est là qu'on voit l'importance de la langue d'affichage comme incitatif à apprendre la langue de la place.

J'avais de très bonnes intentions d'apprendre le catalan, mais le catalan a plus ou moins été mis de côté avec toutes les activités que nous avons faites. Ceci dit, Duolingo, qui est le seul logiciel gratuit permettant d'apprendre le catalan à partir de l'espagnol, est un très bon programme mais après des heures et des heures d'apprentissage, il n'avait pas encore trouvé le moyen de me faire une leçon sur les chiffres et les jours de la semaine. Or, ce sont des choses dont on a besoin dès le départ, car on veut comprendre les horaires d'autobus, entre autres. J'ai fini par le comprendre par moi-même : il suffit de prendre tous les jours en français et de les inverser, c'est-à-dire que lundi est "diluns", mardi est "dimars", et ainsi de suite. Donc, voilà pour les jours de la semaine et pour mes remarques sur le catalan pour le moment. Le jardinier, qui avait lui, de très bonnes dispositions à apprendre l’espagnol, a été déstabilisé par le fait que tout était en catalan. Finalement, il ne s’est mis à aucune des deux langues.

Il y a dans Gracia quelques commerces français ou avec un nom commercial français. Quand on est à l’étranger, ça fait chaud au cœur. Voilà!

 


L’influence arabe

Bien sûr, j’avais entendu parler de l’influence arabe, mais pas tant que ça finalement. J’ai trouvé ce lien sur l’influence arabe sur l’architecture. C’est sidérant. Il faut juste se délecter à regarder les superbes photos :

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J’ai hâte

J’ai hâte de voir mes nièces, de voir si elles commencent à marcher, si elles font des risettes, comment elles vont.

J'ai hâte de voir mon jardin, les tulipes, les plants de tomates.

J'ai hâte de prendre mon scooter et je ne sais pas si j'aurai le courage de me remettre au vélo pour aller à l'Université.

J'ai hâte de revoir tout le monde finalement.

 

P.S. Je suis maintenant revenue. C'est vraiment pas aussi beau que Barcelone, désolée...

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